La sortie programmée du nucléaire telle que nous pourrons l’accepter en votation populaire le 27 novembre 2016 est non seulement réaliste mais nécessaire. Nous n’atteindrons pas le 90% de OUI des Italiens en 2011 mais une victoire est possible.
Les opposants brandissent la menace de pénuries d’électricité et ils s’inquiètent même de l’idée d’importer de l’énergie « sale ». C’est pourtant exactement ce que nous faisons maintenant, et dans l’indifférence totale de ces mêmes milieux. Nous exportons de l’énergie hydraulique aux heures de pointe et nous importons à bas prix du courant sale mais les opposants ne s’en inquiètent pas ! En 2015, la Suisse a importé 13 milliards de kWh de courant « sale » d’Allemagne. Cela n’a donc rien à voir avec l’arrêt des centrales nucléaires comme essaient de le faire croire ceux qui ne veulent pas débrancher les prises de nos centrales, vieilles et vétustes! Importer du renouvelable coûtera moins cher que le courant nucléaire suisse car en ce moment, nos cinq réacteurs – enfin lorsqu’ils ne sont pas à l’arrêt – produisent à perte. Ce sont plus d’un demi-milliard de francs de perte annuelle. Explication : Le courant de Leibstadt coûte à la production 5,6c celui de Beznau, 8,5c, celui de Gösgen 4,6. Or, le prix de vente sur le marché se situe entre 3 et 4 centimes.
C’est une des raisons pourquoi Alpiq voudrait vendre ses centrales – les deux plus récentes – dont personne ne veut. Il est évident que ce demi-milliard de franc par année serait mieux investi dans l’efficacité énergétique et la production d’énergies renouvelables locales que de se perdre dans le gouffre financier de cette technologie désuète et dangereuse.
C’est une des nombreuses raisons qui nous font dire OUI à la Sortie programmée du nucléaire.
Erica Hennequin, députée verte au Parlement jurassien