AJUNN

Alliance Jurassienne Non au Nucléaire

Sites de dépôt des déchets nucléaires: les Jurassiens voteront

Le 4 mars, les Jurassien-ne-s sont consultés sur l’avenir de deux des sites envisagés pour le stockage des déchets radioactifs, ceux qui sont situés à moins de 50 km des frontières du canton. Conformément à une disposition introduite dans la loi jurassienne dans les années 80, le Peuple du canton donne son avis sur une consultation liée au nucléaire, c’est la première fois. Avec un enjeu d’une portée inimaginable: on veut enfouir des centaines de tonnes de déchets aux effets potentiellement dévastateurs pour… un million d’années ! Le Gouvernement jurassien recommande de répondre oui aux deux questions posées.

Les deux questions
Les deux sites en cause sont ceux du Jura-est (AG) et du Pied sud du Jura (SO et AG). Il s’agira de répondre à deux questions de la consultation fédérale :
– « Acceptez-vous que le domaine d’implantation Jura-Est continue d’être étudié dans la perspective d’un dépôt en couches géologiques profondes de déchets radioactifs ? »
– « Acceptez-vous que le domaine d’implantation Pied sud du Jura ne soit plus étudié dans la perspective d’un dépôt en couches géologiques profondes de déchets radioactifs ? »
Lors du vote sur la sortie programmée du nucléaire en novembre 2016, les Jurassiens ont voté oui à 57,5 %, précédés seulement par les Bâlois (BS 60,5 %) et les Genevois (59 %). Concernant la question des déchets, seuls les Jurassiens et les Vaudois pourront se prononcer démocratiquement.

Une politique réellement au service du bien commun ?
Pour assurer au mieux la protection de la population et de l’environnement à très long terme, il est important de rester critique et très prudent. L’approche technique du projet proposé- l’enfouissement – est très contestée. D’autres façons de gérer nos déchets sont proposées : ne pas les enfouir afin de les surveiller et plus tard tirer profit de nouvelles connaissances. Un oui à la poursuite des études telles que présentées par la Confédération cautionnerait sa politique en matière de gestion du dossier nucléaire et pourrait l’inciter à allonger la durée d’exploitation des centrales en activité. A ce stade nous ne pensons pas qu’il faut accepter la proposition de la Confédération qui manque d’égard pour les futures générations.

Un refus pour que les études soient poursuivies
Refuser c’est demander au Conseil fédéral qu’il enjoigne à la NAGRA d’étendre ses études comme le demandent les experts Wildi et Buser, ainsi que, dans une moindre mesure, la CSN (commission fédérale de sécurité nucléaire), l’ADK (comité des cantons) et l’IFSN (inspection fédérale de la sécurité nucléaire). Les demandes d’expertises supplémentaires n’ont pas été prises en compte, pour des questions financières peut-être, alors que le projet vise une sécurité maximale… pour un million d’années. Et ce n’est pas la distance plus ou moins grande entre les sites et le Jura qui nous préoccupe mais l’assurance que l’on choisira la moins mauvaise des solutions.

Nous proposons donc aux Jurassien-ne-s de voter NON à la 1ère question et OUI à la 2ème.

Information complémentaire: Plan sectoriel « Dépôts en couches géologiques profondes », consultation étape 2

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